Guide sur la restauration des cours d’eau

Méthodes alternatives à l'entretien des cours d’eau au Québec

La restauration des cours d’eau peut prendre trois formes : passive, active et assistée. Les deux axes complémentaires de la restauration sont l’approche basée sur les processus fluviaux et l’approche axée sur la morphologie.

Il existe autant de façons de restaurer un écosystème qu’il existe d’écosystèmes. Cependant, il est possible de se référer à trois grands types de restauration, soit passive, active ou assistée.

Chaque méthode présente des avantages et des limites, et le choix d’une approche dépend des caractéristiques propres au site ainsi que des objectifs de restauration visés.

Par ailleurs, la restauration des milieux hydriques peut être abordée selon deux axes complémentaires :

Restauration passive

La restauration passive repose sur la capacité de régénération naturelle des écosystèmes et vise à minimiser les interventions humaines. Cette approche part du principe que les cours d’eau possèdent une aptitude intrinsèque à recouvrer leurs processus, à condition que le site présente des conditions favorables (MELCCFP, 2021).

Elle consiste à laisser le cours d’eau accomplir la majeure partie de son rétablissement, tandis que les gestionnaires limitent les sources de dégradation ou appuient la régénération spontanée. Ce mode d’intervention est généralement privilégié, car le résultat s’adapte au régime hydro-sédimentaire du cours d’eau et présente l’avantage d’être plus économique, tout en évitant les questions en lien avec l’état historique du milieu.

Restauration active

La restauration active implique une intervention directe, concrète et mécanique afin de corriger des dégradations existantes ou de prévenir de futurs déséquilibres.

Les techniques actives, telles que le reprofilage d’un site, la modification de l’écoulement via des structures de contrôle, la plantation et l’ensemencement intensifs, ou encore l’apport de substrat (IWWR, 2003) s’avèrent nécessaires lorsque le cours d’eau ne dispose pas de la capacité énergétique ou sédimentaire requise pour développer une morphologie adaptée dans des délais raisonnables.

Cette approche est particulièrement indiquée dans des contextes sensibles, notamment en milieu urbain, où les contraintes d’espace imposent un résultat final précis et statique.

Restauration assistée

Entre ces deux extrêmes, la restauration assistée (ou méthodes alternatives) combine une intervention initiale concrète de la part des gestionnaires avec une ou plusieurs actions ultérieures axées sur les processus et favorisant l’évolution autonome du cours d’eau.

Des exemples incluent la création d’un chenal à deux niveaux, la construction de banquettes, l’ajout de bois, la recharge sédimentaire ou la construction d’un barrage de castor analogue. Ces techniques permettent de déclencher des processus naturels de rétablissement tout en offrant un contrôle initial sur la structure du milieu.