Les techniques présentées dans cette fiche reposent sur l’utilisation des végétaux vivants pour restaurer les propriétés physiques et écologiques des berges dégradées. Plusieurs techniques sont envisageables selon le degré d’intervention nécessaire. Selon les problématiques propres à chaque secteur, il est possible de protéger une berge avant même que le processus d’érosion ne soit enclenché. Dans d’autres cas, ces techniques permettent de restaurer un couvert végétal fonctionnel lorsque les contraintes hydrauliques et géotechniques ne favorisent pas la végétalisation naturelle. Elles peuvent également stabiliser les horizons de sols superficiels tout en offrant des services écologiques.
La perte du couvert végétal en berge rend cette dernière particulièrement vulnérable à l’érosion. Des travaux, comme la plantation et l’ensemencement, peuvent minimiser le problème, mais sont insuffisants si les contraintes hydrauliques et géotechniques sont trop importantes. Il convient alors d’utiliser des techniques plus élaborées, qui auront un effet de stabilisation plus conséquent. Que l’on parle de phytotechnologie ou de génie végétal, ces approches reposent sur les mêmes principes fondamentaux : l’intégration du vivant dans les ouvrages de stabilisation pour renforcer la résilience des berges.
La conception d’un ouvrage efficace et durable nécessite la mobilisation de plusieurs expertises complémentaires, minimalement en hydraulique, en hydrologie, en géotechnique et en écologie. Cette collaboration interdisciplinaire est essentielle pour assurer la cohérence des interventions avec les dynamiques naturelles du site.
Avant d’entreprendre la conception, il faut s’assurer de bien connaître les causes du déséquilibre, les propriétés de la pente et celles du milieu naturel. Plus précisément :
Technique | Spécificité | Emplacement |
Boutures | · Privilégier cette méthode sur les sols lâches et humides (éviter les sols très pierreux ou cohésifs)
· Utilisée souvent en combinaison avec d’autres méthodes |
Haut de pente ou plus bas si des techniques plus linéaires sont impossibles |
Rang de plançons | · Approprié lorsque les sols sont instables (ex. texture sableuse ou sols récemment remaniés)
· Efficace pour ralentir le ruissellement de surface |
Le long de la pente |
Fagots | · Technique utilisée lorsqu’une pente forte ne peut être adoucie ou encore lorsque la pente est longue | Le long de la pente ou bas de pente |
Fascines | · Généralement une seule rangée de fascines est aménagée en bas de pente et complétée avec d’autres techniques au-dessus | Bas de pente |
Matelas de branche | · Action de protection à l’érosion immédiate
· Permet une reprise et une croissance rapide de la végétation (couvert végétal dense) |
Le long de la pente |
Caissons végétalisés | · Action stabilisatrice immédiate
· Méthode efficace pour les pentes fortes et qui ne peuvent pas être reprofilées · Utilisé pour remplacer les murs de soutènement ou les gabions |
Le long de la pente |
Les premières années sont critiques pour la pérennité de l’ouvrage. Le bon développement des végétaux et l’intégrité structurelle des aménagements doivent faire l’objet d’un suivi rigoureux, surtout durant les deux premières années, et particulièrement, à la suite des épisodes de pluies importantes et de crues saisonnières. Un suivi régulier doit être maintenu pendant 3 à 5 ans après l’implantation. Des mesures correctives doivent être apportées dès que possible afin d’assurer la réussite du projet. Une fois que les végétaux ont atteint leur maturité, l’entretien devient minimal, voire nul.
Stéphanie Langevin
Dominic Desjardins
Sophie Pouliot
Audrey Lachance
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