Guide sur la restauration des cours d’eau

Méthodes alternatives à l'entretien des cours d’eau au Québec

Cette section propose des moyens concrets d’optimiser, de valoriser et de pérenniser les efforts de suivi post-restauration, même dans un contexte de ressources limitées. Elle met l’accent sur l’engagement des acteurs locaux, la mutualisation des ressources, et l’importance de diffuser les résultats pour assurer la continuité des projets et maintenir l’adhésion des partenaires.

Participation et mobilisation des acteurs locaux

L’implication des propriétaires riverains, des gestionnaires municipaux et des équipes locales (OBV, MRC) constitue un levier majeur pour réaliser des suivis accessibles et ancrés dans le territoire. Ces acteurs peuvent contribuer à la collecte de données simples, notamment :

  • Mesure de distances sur le terrain (mobilité latérale),
  • Lecture de tiges graduées en période de crue,
  • Relevés photographiques fixes,
  • Observation des espèces fauniques ou floristiques.

Des formations de base et l’utilisation de matériel de terrain standardisé permettent d’assurer la qualité et la cohérence des données recueillies.

Optimisation des coûts : mutualisation et synergies régionales

Plusieurs stratégies permettent de réduire les coûts de suivi sans compromettre la qualité :

  • Mutualisation des équipements (ex. enregistreurs audio, pièges d’insectes) et des services d’analyse en laboratoire ;
  • Coordination des campagnes de terrain entre partenaires pour optimiser les ressources humaines et matérielles.

Exemple inspirant – Projet Un Méandre à la fois (Marchand, 2025):
Dans le projet Un Méandre à la fois (JP Marchand, 2025), la mutualisation des ressources a permis de réduire les coûts d’inventaire de la faune aviaire, des araignées et des poissons. Cette synergie entre les différents partenaires a facilité la planification et la réalisation des suivis sur le terrain. Le projet a également bénéficié de la collaboration de la MRC de Pierre-De Saurel, qui a effectué deux relevés de drone annuels. Le relevé réalisé au mois de juillet s’est avéré particulièrement utile pour compléter les inventaires floristiques, en offrant une vue d’ensemble sur la structure et la répartition spatiale de la végétation riveraine. Ces interventions ont donc permis de documenter de façon précise l’évolution de la dynamique d’inondation en période de crue et des unités végétales riveraines à l’été, sans coûts supplémentaires pour l’équipe de projet.

Pérennisation du suivi et valorisation des résultats

La continuité des suivis repose sur un partage régulier des résultats et sur la valorisation des données collectées :

  • Présentation synthétique dans des bilans publics ou internes ;
  • Développement de tableaux de bord accessibles aux partenaires ;
  • Intégration des résultats dans les communications municipales (bulletins, infolettres, plans d’action environnementale).

Ce dialogue ouvert contribue à maintenir la mobilisation des parties prenantes et à adapter les actions en fonctions des résultats obtenus.

Adapter le suivi aux besoins des utilisateurs du territoire

Le choix des indicateurs doit refléter les préoccupations concrètes des usagers locaux :

  • En milieu agricole, le suivi des oiseaux insectivores ou des pollinisateurs permet de mettre en évidence des bénéfices tangibles pour les pratiques agricoles.

En milieu semi-urbain, le suivi de la connectivité hydrologique peut valoriser la résilience accrue du territoire face aux inondations ou à l’érosion, des arguments forts dans une perspective d’urbanisme durable.