Chaque cours d’eau est unique. Cependant, pour mieux comprendre les principales caractéristiques d’un milieu hydrique, il est utile d’identifier son style fluvial. Ce dernier résume en quelques mots la forme et le fonctionnement du cours d’eau. Au-delà de la morphologie, le style fluvial reflète également les processus qui se déroulent dans le milieu (énergie, calibre et quantité de sédiments transportés). Identifier le style fluvial permet donc de saisir les grandes lignes du fonctionnement d’un cours d’eau, constituant ainsi une première étape essentielle pour toute intervention.
Figure 1. Typologie des styles fluviaux en fonction du débit solide, de la taille des sédiments et de la pente (figure modifiée par le MELCCFP, adaptée de Schumm, 1985 et de Pouliot et al., in prep.)

Identifier le style fluvial : à quoi ça sert?
- Comprendre et anticiper plus efficacement les processus.
- Éviter de mal interpréter certains processus et d’agir de manière inappropriée (par exemple, contraindre l’érosion latérale ou creuser des bancs de sédiments).
o Par exemple, dans une rivière à méandres, l’érosion de la berge externe et la formation d’un banc d’accumulation sont des processus naturels et bénéfiques sur le plan écologique. Lorsqu’il est possible, il est préférable d’éviter de stabiliser la berge ou de draguer le banc de sédiments.
Figure 2. Une rivière à méandres : des processus d’érosion et d’accumulation normaux (© Firme Rivières)

- En reconnaissant le lien entre processus et morphologie, on évite d’imposer des morphologies inadaptées à leur contexte (voir exemple à la Figure 4)
- Le meilleur cours d’eau à un endroit donné n’est pas nécessairement défini par un style fluvial ou une morphologie spécifique. Il s’agit plutôt de celui qui est le mieux adapté à son contexte, une adaptation qui se fait grâce à la pérennité des processus fluviaux. En travaillant avec les processus plutôt qu’en s’y opposant, on garantit la durabilité des interventions et la résilience du milieu hydrique. (voir Les 10 préceptes)
Figure 3. Ajustement du cours d’eau à l’aménagement d’une morphologie à méandres dans le contexte d’un style fluvial divagant (adapté de Kondolf et al., 2001)
